Loin de s’inspirer des idées défendues par Friedrich Hayek, les gouvernants qui se sont succédé à la tête des pays occidentaux durant les Trente Glorieuses ont largement privilégié les préceptes de John Maynard Keynes, appliquant, dans bien des cas, un curieux mélange de libéralisme et d’étatisme. Puis survinrent les chocs pétroliers des années 1970 provoquant la remise en question des théories de Keynes. La «révolution conservatrice» se mit alors en marche, aussi bien aux États-Unis avec Ronald Reagan, qu’en Grande-Bretagne avec Margaret Thatcher.
La chute du mur et la faillite du modèle communiste vinrent confirmer cette dynamique au début des années 1990. Francis Fukuyama parlera à ce moment-là de La Fin de l’histoire en prétendant que le modèle de la civilisation démocratique et libérale constitue la forme d’organisation politique, économique et sociale ultime vers laquelle tend l’humanité.
Quasiment vingt ans après la chute du mur de Berlin survint la crise financière de 2008. Sous prétexte d’éviter la faillite des banques et arguant de la nécessité de sauver l’économie, les États s’engagèrent dans d’immenses plans de relance, creusant les déficits publics conséquents et engendrant l’explosion des dettes publiques. L’ensemble de la classe politique, droite et gauche confondue, adopte à nouveau des veilles politiques économiques d’inspiration keynésienne. La crise actuelle ne fait que confirmer cette tendance de fond. Il s’agit donc de replacer la crise du Covid-19, et la crise économique qui s’ensuit, dans le cadre plus général de cette lutte entre capitalisme démocratique libéral d’une part, et social-étatisme de l’autre.
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La nouvelle route de la servitude
(5 pages, PDF)